La Passion du Christ
Film de Mel Gibson
D'après les Visions
d’Anne Catherine Emmerich
Anne-Catherine Emmerich, religieuse allemande (1774-1823),
a été pendant toute sa vie témoin de visions exceptionnelles,
De santé fragile, marquée des stigmates du Christ,
elle a passé son temps alitée,
à prier et à prendre sur elle les souffrances de l’humanité.
Dans le rôle de Jésus Jim-Caveziel
Jésus Dans La Prison
Jésus était enfermé dans un petit cachot voûté dont une partie subsiste encore.
Deux des quatre archers seulement restèrent prés de lui, mais ils se firent bientôt remplacer par d'autres.
On ne lui avait pas encore rendu ses habits:
il était vêtu seulement du vieux manteau couvert de crachats qu'on lui avait mis par dérision:
Ses mains avaient été liées de nouveau.
Lorsque le Sauveur entra dans la prison, il pria son Père céleste de vouloir bien accepter tous les mauvais traitements qu'il avait eut à souffrir et qu'il allait souffrir encore, comme un sacrifice expiatoire pour ses bourreaux et pour tous les hommes qui, livrés à des tourments du même genre, se rendraient coupables d'impatience et de colère.
Du reste ses bourreaux ne lui laissèrent pas même ici un instant de repos.
Ils l'attachèrent au milieu de la prison à un piller et ne lui permirent pas de s'appuyer, de sorte qu'il avait peine à se tenir sur ses pieds fatigués, meurtris et gonflés.
Ils ne cessèrent pas de l'insulter et de le tourmenter, et quand les deux archers chargés de le garder étaient las, ils étaient remplacés par deux autres qui imaginaient de nouvelles cruautés.
Je ne puis raconter tout ce que ces méchants hommes firent souffrir
au Saint des saints:
je suis trop malade,
et j'étais presque mourante à cette vue.
Ah! Combien il est honteux pour nous que notre mollesse ne puisse dire ou entendre sans dégoût et sans répugnance le récit des innombrables outrages que le Rédempteur a souffert patiemment pour notre salut.
Nous sommes saisis d'une horreur comparable à celle du meurtrier forcé de poser la main sur les blessures de sa victime.
Jésus souffrit tout sans ouvrir la bouche
Jésus resta un peu plus d'une heure dans cette prison.
Judas
Pendant que Jésus était dans le cachot, Judas qui jusque-là avait erré comme un désespéré dans la vallée de Hinnom, se rapprocha du tribunal de Caïphe.
Il se glissa près de cet édifice, ayant encore pendues
à sa ceinture les trente pièces d'argent,
prix de sa trahison.
Tout était rentré dans le silence, et il demanda aux gardes de la maison, sans se faire connaître d'eux, ce qui adviendrait du Galiléen.
Il a été condamné à mort, dirent-ils,
et il sera crucifié il entendit d'autres personnes parler entre elles des cruautés exercées sur Jésus, de sa patience, du jugement solennel qui devait avoir lieu au point du jour devant le grand conseil.
Judas
Pendant que le traître recueillait çà et la ces nouvelles, le jour parut, et on commença à faire divers préparatifs dans le tribunal.
Judas se retira derrière le bâtiment
pour ne pas être vu:
car il fuyait les hommes comme Caïn,
et le désespoir s'emparait
de plus en plus de son âme.
Mais quel spectacle s'offrit à sa vue.
L'endroit où il s'était réfugié
était celui où l'on avait travaillé
à la croix:
Judas
les différentes pièces dont elle devait se composer étaient rangées en ordre, et les ouvriers dormaient à côté.
Le ciel blanchissait au-dessus de la montagne
des Oliviers:
il semblait voir avec terreur l'instrument
de notre rédemption.
Judas tressaillit et s'enfuit:
il avait vu le gibet auquel il avait vendu le Seigneur.
Il se cacha dans les environs, attendant la conclusion du jugement du matin
Jugement Du Matin
Au point du jour, Caïphe, Anne,
les Anciens et les Scribes
se rassemblèrent
de nouveau dans la grande salle
du tribunal
pour rendre un jugementtout à fait régulier:
car il n'était pas conforme à la loi qu'on jugeât la nuit, et il pouvait y avoir seulement une instruction préparatoire, à cause de l'urgence.
La plupart des membres avaient passé le reste de la nuit dans la maison de Caïphe,
où on leur avait préparé des lits de repos.
Plusieurs, comme Nicodème
et Joseph d'Arimathie,
vinrent au point du jour.
L'assemblée était nombreuse et il y avait dans toutes ses allures beaucoup de précipitation.
Comme on voulait condamner
Jésus à mort,
Nicodème, Joseph et quelques autres tinrent tête
à ses ennemis, et demandèrent qu'on différât
le jugement
Caïphe ordonna d'amener Jésus
Jésus n'était couvert que de sa robe de dessous
toute souillée d'immondices;
la longue chaîne passée autour de son cou frappait contre ses genoux lorsqu'il marchait,
ses mains étaient liées comme la veille,
et les archers le traînaient encore avec des cordes attachées à sa ceinture.
Il allait chancelant,
Défiguré par les outrages de la nuit,
Pâle défait,
Je visage enflé et meurtri,
La barbe et les cheveux en désordre;
Et les injures et les mauvais traitements continuaient sans relâche.
On avait ameuté beaucoup de populace,
pour parodier devant ses juges et de se préparer à le conduire vers Pilate immédiatement après le jugement.
Caïphe, plein de rage contre Jésus qui se présentait devant lui dans un état si déplorable, lui dit:
Si tu es l'oint du Seigneur,
le Messie, dis-le-nous.
Jésus leva la tête et dit avec
Une sainte patience
Et une gravité solennelle:
Si je vous le dis, vous ne me croirez pas;
et si je vous interroge,
vous ne me répondrez pas,
ni ne me laisserez aller;
Mais désormais le Fils de L'homme
Sera assis à la droite
De la puissance de Dieu.
Ils se regardèrent entre eux et dirent
à Jésus avec un rire dédaigneux:
Tu es donc le Fils de Dieu?
Et Jésus répondit avec la voix de la vérité éternelle:
Vous le dites, je le Suis.
A cette parole, ils crièrent tous:
Qu'avons-nous besoin de preuves?
Nous venons de l'entendre de sa propre bouche.
En même temps ils prodiguaient les termes de mépris à Jésus, ce misérable, ce vagabond, ce mendiant de basse extraction qui voulait être leur Messie et s'asseoir à la droite de Dieu.
Ils ordonnèrent aux archers de le lier de nouveau,
et lui firent mettre une chaîne autour du cou,
ainsi qu'on le faisait aux condamnés à mort,
afin de le conduire à Pilate.
Ils avaient déjà envoyé un messager à celui ci pour le prier de se tenir prêt à juger un criminel, parce qu'ils devaient se hâter à cause de leur fête.
Ils parlaient entre eux avec dépit de ce qu'il leur fallait aller d'abord vers le gouverneur romain; car, quand il s'agissait de quelque chose de plus que de leurs lois religieuses et de la police du Temple, ils ne pouvaient rendre exécutoire une sentence de mort sans son concours.
Or, pour donner à la condamnation de Jésus une plus grande apparence de justice, ils voulaient le faire juger aussi comme coupable envers l'empereur, et c'est sous ce rapport que la chose était principalement du ressort de Pilate.
Les soldats étaient déjà rangés Devant la maison;
il y avait en outre beaucoup d'ennemis de Jésus et de populace.
Les Princes des prêtres et une partie du conseil allaient en avant, puis venait le Sauveur mené par les archers et entouré de soldats; la populace fermait la marche.
C'est dans cet ordre qu'ils descendirent de Sion dans
la partie inférieure de la ville, se dirigeant vers le palais de Pilate.
Les bourreaux le traînaient avec leurs cordes par-dessous tous ces objets qui encombraient la voie, le secouant, le poussant et le maltraitant sans relâche.
Non loin de la maison de Caïphe attendait
La Sainte Mère de Jésus,
serrée dans l'angle d'un bâtiment,
avec Jean et Madeleine.
Son âme était toujours avec Jésus; toutefois, quand elle pouvait l'approcher corporellement, l'amour ne lui laissait pas de repos, et la poussait sur les traces de son Fils.
Après sa visite nocturne au tribunal de Caïphe, elle était restée quelque temps au Cénacle, plongée dans une douleur muette; puis, lorsque Jésus fut tiré de sa prison pour être de nouveau amené devant ses juges, elle se leva, mit son voile et son manteau, et sortant la première, elle dit à Madeleine et à Jean:
Suivons mon Fils chez Pilate;
Je veux le voir de mes yeux.
Mais voici que l'ignominieuse,
La terrible réalité s'offrit à sa vue.
C'étaient d'abord les orgueilleux ennemis de Jésus,
Les prêtres du vrai Dieu,
Revêtus de leurs habits de fête,
Avec leurs projets déicides et leur âme pleine
de malice, de mensonge et de fourberie.
Horrible spectacle!
Les prêtres de Dieu étaient devenus
Les prêtres de Satan.
Vision de Satan
A leur suite venaient les faux témoins,
Les accusateurs sans foi,
La populace avec ses clameurs,
Puis enfin Jésus,
Le Fils de Dieu,
Le Fils de l'homme,
Le Fils de Marie,
horriblement défiguré et meurtri,
Enchaîne,
Frappé,
Poussé,
Se traînant plus qu'il ne marchait,
Perdu dans un nuage d'injures
Et de malédictions.
Ah ! S’il n'eût pas été le plus misérable,
le plus délaissé,
le seul priant et aimant dans cette tempête de l'enfer déchaîné,
Sa mère ne l'eût jamais Reconnu dans cet état.
Quand il s'approcha,
elle s'écria en sanglotant:
Hélas! est-ce là mon fils?
Ah! C’est mon fils;
ô Jésus, Mon Jésus!
Le cortège passa près d'elle,
Le Sauveur lui jeta
Un regard touchant,
(et elle perdit connaissance)
Jean et Madeleine l'emportèrent;
mais à peine se fut-elle remise un peu,
qu'elle se fit conduire par Jean
Au palais de Pilate.